pékin noirs et mongols interdits dans les bars

Publié le par katy31

 
Pékin
Noirs et Mongols interdits dans les bars

Les populations noires et mongoles seraient jugées indésirables dans les bars de Pékin pendant les prochains Jeux olympiques s’il faut en croire certains tenanciers du populaire quartier Sanlitun, point de rencontre des oiseaux de nuit dans la capitale.

C’est du moins ce qu’avançait vendredi le South China Morning Post. Mais voilà que la police de Pékin nie avec véhémence mener une campagne raciste à quelques semaines des Jeux. Pourtant, le quotidien de Hong Kong, dont les propriétaires sont proches du régime de Beijing, continue, de façon anonyme, de révéler avoir été forcé de signer des documents leur interdisant de servir les gens de race noire et d’origines mongoles, considérés comme des fauteurs de troubles.

Document à signer

Un propriétaire de bar du quartier, sous le couvert de l’anonymat, a révélé au South China Morning Post que les forces de l’ordre ont visité chaque établissement avec leur liste de choses à «faire et ne pas faire» pendant les Jeux. «Ils nous ont fait signer un document dans lequel nous devions nous engager à ne pas permettre aux personnes de race noire d’entrer pendant les Jeux».

Interrogé sur la véracité de cette allégation par le journaliste Tom Miller du quotidien de Hong Kong, un policier de la station située dans ce quartier chaud de Pékin a répondu par un seul mot: «Non». Mais le propriétaire de bar est catégorique: «Nous n’avons tout simplement pas le droit de les laisser entrer pendant les olympiques. C’est ce qu’on m’a dit. Mais personne ne veut le dire publiquement parce que nous serons tous déportés et nos commerces seront fermés».

Ordre de la Sécurité publique

Un autre tenancier de bar, toujours sous le couvert de l’anonymat, a lui aussi affirmé au journaliste avoir été intimé verbalement, par des officiers du Bureau de la Sécurité publique, de ne pas servir des clients d’origine mongole ou africaine, tandis que d’autres bars se sont vus obligés de s’engager par écrit à respecter un couvre-feu, interdire la vente illégale de drogue et refuser l’entrée à certains clients.

«La police locale nous a convoqués et tous nous devons être à cette réunion, faute de quoi ils fermeront notre bar», a confié un patron d’un bar. L’enquête du South China Morning Post aurait toutefois révélé que tous les bars ne sont pas ciblés par cet édit, mais un autre tenancier a déclaré: «Les noirs ont le droit de venir dans mon établissement et prendre un verre pourvu que leur visa soit valide. Mais on nous a prévenus de surveiller les noirs qui agissent de manière suspecte, par exemple, ceux qui parlent constamment sur le téléphone cellulaire. Le but est de freiner la vente de drogues».

Révélations troublantes

Perkins, un commentateur sportif afro-américain qui travaille depuis six mois à la chaîne d’État China Central Television e n’avoir vécu personnellement aucune forme de racisme, mais il se dit néanmoins troublé par les doléances des tenanciers de bars. «Si c’est une politique, c’est vraiment une très mauvaise politique, encore plus pour un pays qui accueille les Jeux olympiques » a-t-il déclaré.

D’autant que le slogan officiel de cette Olympiade est: «Un Monde, Un Rêve». Il y a quelques mois, la police a mené des arrestations musclées contre des hommes de race noire qui prenaient un verre dans un bar du quartier Sanlitun, situé tout près du Stade des Travailleurs. Ils ont aussi mis la clé dans la porte d’une boîte de nuit où l’on trouvait plusieurs prostituées d’origines mongoles.

Ententes secrètes

Les copies «contrats» par lesquelles les propriétaires de bars se sont engagés à refuser l’accès aux individus d’origine mongole ou africaine auraient été gardées jalousement par les autorités de la Sécurité publique qui auraient reconnu être préoccupées d’être accusées de racisme. Les appels logés auprès des bureaux de la sécurité publique des quartiers Dongcheng et Chaoyang sont restés sans réponses.

Une autre rumeur circule selon laquelle tous les bars dans un rayon de deux kilomètres d’un site des Jeux olympiques seront fermés et les autres devront cesser de servir des boissons alcooliques à compter de deux heures du matin. Les policiers auraient aussi exigé que soient fermées toutes les terrasses extérieures. «La police locale nous a ordonné de nous débarrasser de ces tables sur le trottoir parce qu’elle craint que si trop d’étrangers se réunissent à l’extérieur cela puisse causer des troubles et des bagarres» a déclaré Song Xun, le propriétaire d’un casse-croûte mexicain.

Musiciens à la rue

Les musiciens locaux se plaignent aussi de la fermeture de plusieurs cabarets où l’on présentait des spectacles et d’une ordonnance qui interdirait tout spectacle extérieur. «Toute l’industrie de la musique est choquée et abasourdie», a déclaré un promoteur bien connu. David Mitchell, un musicien de jazz établi à Pékin, soutient qu’il est de plus en plus difficile pour lui et son band de se trouver du boulot dans la capitale.

«Il semble que le gouvernement local essaie de contrôler tous les aspects de l’expérience que vivent les étrangers quand ils viennent ici. Tout vise à créer le maximum de stabilité, mais ils ne comprennent pas que c’est exactement le genre de préjugés sans fondements qu’ont les étrangers de la société chinoise, qu’elle est hautement contrôlée et que ce n’est pas un endroit propice à la culture. Ça me semble complètement autodestructeur»

(source canoe.ça)

Publié dans culture

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