à la recherche de nos ancêtres

Publié le par katy31


À la recherche de nos ancêtres


Aventuriers, flibustiers, engagés, affranchis, commerçants ou soldats, originaires de France, des Amériques, d’Inde, d’Afrique, de Venise ou de Malte… Douze à treize générations nous séparent des premiers arrivants. Qui étaient nos ancêtres ? Alors que se poursuivent aujourd’hui à Sainte-Marie, les journées de la généalogie, nous ouvrons les portes de l’histoire des familles de la Réunion. Une histoire cosmopolite, enchevêtrée, métissée. L’histoire de la Réunion.
"Nous sommes le résultat d’une mosaïque ethnique presque unique au monde", introduit la présidente d’honneur du Cercle Généalogique de Bourbon (CGB), Hélène Thazard. Une histoire dont le maître mot est le métissage. La première génération créole de Manuel Texere de Motta (Techer) avait du sang français, indien, malgache et portugais qui coulait dans ses veines. De ses 507 arrières petits-enfants, 187 portaient le nom de Techer (37%), les 320 autres portaient 37 patronymes différents dont Hoarau, Begue, Perrot, Wilman... À la Réunion se sont rencontrées des populations venues de France (Bretagne, Normandie et Charente en tête), d’Europe, d’Asie, d’Afrique, mais aussi de l’Océan Indien, voire d’Amérique (Canada, Caraïbes…). Une histoire marquée par la colonisation et l’esclavage. Le tout sur une période relativement courte : l’île comptait à peine un millier d’habitants au début du XVIII ème siècle.

Les précurseurs

C’est à Brest, le 7 mars 1665, que les quatre vaisseaux composant la flotte de Beausse prirent la mer à destination de Bourbon. Le 10 juillet 1665, le "Taureau" débarquait à Saint-Paul, Étienne Regnault et sa vingtaine de compagnons, les premiers véritables colons. Parmi eux : Jacques Fontaine, Hervé Dennemont, René Hoarau ou encore Pierre Hibon. A partir de Fort-Dauphin (Madagascar), deux autres tentatives de colonisation furent tentées : en 1658, dirigée par Antoine Couillard, et en 1663, conduite par Louis Payen accompagné d’un autre français et de dix malgaches, dont trois femmes. En 1665, la colonie compte 30 à 35 personnes. En 1667 naissait le premier enfant connu. Sur les 37 femmes libres arrivées dans l’île de 1667 à 1678, 33 ont eu une descendance : 7 françaises, 12 malgaches, 12 indiennes et 2 indo-portugaises. La présence indienne et malgache remonte aux origines du peuplement. Les 44 premiers hommes étaient originaires de différentes régions de France. Ce sont d’anciens soldats, des marins, des artisans, flibustiers et forbans… Au moins trente d’entre eux ont épousé des malgaches ou des Indo-portugaises, dont ils eurent près de 200 enfants.

Des noms inventés

On dénombre environ 1 200 petits-enfants à la seconde génération. Plus de 7 000 à la troisième ! Entre-temps, d’autres hommes étaient arrivés : toujours des Français, mais également des Hollandais, Allemands, Anglais ou encore Italiens. À noter qu’entre 1665 et 1714, les forbans auraient peuplé l’île dans une proportion de 30 à 48%. Dès la fin du XVIIe siècle, les descendants des premiers malgaches furent soumis à la servitude. Commence alors l’une des pages les plus sombres de l’histoire mondiale. Les mentalités changent : les métissages sont moins nombreux, le cloisonnement entre blanc et "gens de couleurs" s’amplifie. En 1765, on compte environ 15 000 esclaves, soit 80% de la population, dont 42% de Malgaches, 15% d’Africains, 5% d’Indiens et 38% de créoles (nés dans l’île). En 1792, on recense également 192 personnes libres d’origine indienne. En 1777, un certain Ramalinga possède 28 esclaves dont deux indiens ! Une nouvelle classe sociale voit également le jour, celle des affranchis : les noirs libres. De 40 en 1740, leur nombre passe à 4 500 en 1814. Ils sont une minorité : au début du XIXe siècle, l’île compte 50 000 esclaves. Sans "préjugés" Le 20 décembre 1848 : 62 000 esclaves deviennent des citoyens français. Tous héritent alors d’un patronyme (voir encadré). Pour cultiver la canne, plus de 100 000 "engagés" Indiens, Chinois, Africains et Malgaches sont introduits dans la colonie. En 1859, il y a plus de travailleurs étrangers que d’affranchis en 1848 ! "Il y a trois siècles nos ancêtres européens se sont mariés avec des femmes malgaches ou indiennes. Ensuite, sauf cas d’endogamie répétés, des descendants d’affranchis ont épousé des blancs et des engagés indiens et, leurs descendants à leur tour, se sont unis à d’autres métis, d’autres blancs, indiens, chinois… Nous sommes souvent à la fois héritiers du maître et de l’esclave. Nous devons nous embarquer avec la même passion dans la recherche de tous nos ancêtres en laissant tout préjugé au seuil de cette aventure", commente Hélène Thazard. "Chaque individu a droit à son passé, à son histoire et toutes les origines se valent", poursuit Patrick Onézime-Laude, président du CGB. Des recherches qui passionnent un nombre grandissant de Réunionnais. Les journées départementales de la généalogie se poursuivent aujourd’hui à la médiathèque de Sainte-Marie…

Philippe Madubost

Retrouvez la semaine prochaine la deuxième partie de notre dossier avec l’histoire des autres noms réunionnais indiens et chinois.

- Journées de la généalogie Depuis hier et jusqu’à aujourd’hui, le Cercle généalogique de Bourbon accueille le public à la médiathèque de Sainte-Marie, dans le cadre des Journées de la Généalogie 2008. Accueil de 8H30 à 12h00 et de 13h30 à 17h00

68 287 nouveaux noms

Les anciens esclaves n’avaient droits qu’à un simple prénom et n’obtenaient un patronyme qu’au moment de leur affranchissement. D’après l’historien Sudel Fuma, deux périodes sont à distinguer : avant l’abolition et au moment de l’abolition en elle-même. Jusqu’en 1832, l’affranchi n’avait droit qu’à un surnom qui accompagnait son prénom. La Monarchie de Juillet lui reconnaît une identité patronymique, mais avec réserve notamment l’interdiction de prendre le nom d’une famille blanche. Le nom était inventé par les officiers d’État civil souvent peu avares en moquerie. De 1832 à 1837, chaque arrêté d’affranchissement précise simplement la lettre qui commencera le nom. A partir de 1837, divers procédés sont utilisés : transformation du prénom en nom (MARIE-LOUISE), anagramme du prénom de l’esclave (LINA = NAIL) ou du nom de l’ancien maître, adoption d’une partie du nom de famille de son propriétaire (MAUREAU = MAUR), utilisation de noms historiques ou géographiques (LARAVINE, BASSE-TERRE…), les caractéristiques physiques ou morales (EMILIE l’EVEILLEE), l’origine ethnique (MALAIS, INDIANA, MAURICE…) ou encore la nature du travail (ROSIE CHAMBRIÈRE)... Les enfants naturels affranchis par leur père prennent son nom ou son prénom. On estime à 68 287 le nombre d’affranchis ayant reçu une identité (6 287 avant 1848). Soit plus de 60% de la population à l’abolition. Des patronymes souvent sans rapport avec les origines indos-africaines des anciens esclaves. D’après nos résultats, les noms d’affranchis aujourd’hui les plus portés sont THOMAS, ELISABETH, ZITTE ou encore LOUISE. Mais, de nombreux noms de premiers arrivants européens ont également été utilisés en 1848 (Grondin, Fontaine…). Dans la mesure du possible nous l’indiquons dans notre liste (Aa). Seuls 36 000 noms d’affranchis ont été conservés. Il est possible de mener ses propres recherches aux archives départementales ou en se rapprochant du CGB. La liste des patronymes retrouvés est disponible sur le site web HISTORUN.

( source clicanoo)

Publié dans culture

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G
Votre blog est très intéressant,j'aimerais bien faire qqs recherches sur mes ancêtres et mes origines,seriez-vous bien aimable de m'orienter svp<br /> Merci d'avance<br /> Cordialement
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M
BONJOUR JE SUIS à recherche les encentre<br /> dont les mouniama mounican et carlo et singamalom
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